La Roseraie de Rosheim

La Roseraie de Rosheim

vendredi 1 août 2014



Islande.     Iceland, le pays de glace




Île où la nature règne sans partage, terre des hommes venus de la péninsule scandinave à la fin du VIIIème siècle de notre ère, et qui ont gardé dans leur cœur la noblesse de leurs origines et la perdurent au-delà du temps qui défile imperturbablement. Hommes durs comme le climat, vivant à la limite du cercle polaire arctique, peuple venu du froid, vivant dans le froid.

Leur langue, par exemple. L'islandais. Elle a été en quelque sorte figée aux alentours du XVème siècle dans un esprit d'opposition au souverain danois. L'islandais est donc une langue issue du vieux norois, idiome germanique apparenté au danois et au norvégien. Mais elle s'est volontairement fixée à cette époque et n'a que très peu évolué depuis. Dans une volonté de conserver son originalité, une commission d'experts, la "Commission de la langue", prise très au sérieux par le peuple islandais, est chargée de créer des néologismes afin de désigner les outils modernes sans importer d'anglicismes ou autres apports étrangers. Ainsi, un ordinateur sera appelé "tölva", issu de "tala", le chiffre, et de "völva", la magicienne ! Cette particularité est probablement à l'origine du fait que l'islandais est une langue extrêmement difficile à comprendre (et à prononcer !), mais la quasi totalité des islandais ont appris l'anglais à l'école si bien que l'on ne rencontre aucune difficulté de compréhension. Et leur gentillesse spontanée fait bien sûr tout le reste.

Mais il n'est pas question ici de faire un cours d'histoire ni d'aucune sorte, sachant qu'en fin d'article vous trouverez toutes les sources qui ont pu vous faire croire un instant que j'étais savant ! Il n'en est bien sûr rien, et comme d'habitude l'unique sens de ces pages est de faire partager avec le plus grand nombre l'extrême bonheur de découvrir un pays exceptionnel.

Allez, juste quelques derniers chiffres pour savoir où l'on met les pieds:

France:  66'600'000 habitants sur 640'609 km2
             densité 104 habitants/km2

Islande: 320'000 habitants sur 103'000 km2
             densité 3,1 habitant/km2

Et puis: environ 2/3 des habitants vivent dans l'agglomération de Reykjavik, plus de 11% de la surface de l'île est couverte de glaciers, 40% de sables et de steppe, 25% de champs de lave, 20% de pâturages, 3% de lacs et seulement 1% de terres cultivées... bon, j'arrête avec mes chiffres (j'ai vérifié, cela fait bien 100% au total). Non, juste encore cela: on compte près de 200 volcans plus ou moins actifs et l'on enregistre en moyenne une éruption tous les 5 ans.

Amis, embarquez avec nous sur l'AUSTRAL, superbe bateau de croisière à la taille humaine et au confort raffiné.

Successivement, nous visiterons le "Cercle d'or", l'itinéraire qui comprend le lieu fondateur de Thingvellir, le Geysir (en fait remplacé aujourd'hui par le Strokkur, le Geysir n'étant plus actif depuis quelques décennies) et pour finir les chutes de Gullfoss. L'AUSTRAL nous mènera de Hafnarfjordur au sud de Reykjavik jusque dans les îles Westmann et nous ferons halte sur l'île Heimaey. Ensuite, nous nous dirigerons vers Grundarfjordur, au pied du volcan choisi par Jules Verne comme point de départ de son "Voyage au centre de la terre", le Snaefellsjokül. Le point fort de l'épopée ornithologique du voyage se situe dans l'île Grimsey.

Enfin, une escale au port d'Akureyri nous permettra d'aller jusqu'aux chutes de Godafoss, les "chutes des dieux", puis de voir le lac Myvatn suivi de l'environnement hallucinant au pied des montagnes de Namarfjall, bouillonnant et fumant les miasmes de l'enfer. Le dernier rendez-vous ornithologique aura lieu sur l'île de Vigur, où l'on se promène en tenant un bâton dressé sur la tête afin d'éviter les attaques farouches et courageuses des sternes arctiques défendant leurs petits.

Nous n'avons guère eu de chance avec la météorologie qui nous a plus gratifiés de nuages et de brumes que de rayons de soleil. C'est pour cette raison que j'ai parfois glissé quelques photographies prises lors de notre précédent voyage en 2011.

En cliquant sur une image vous pouvez l'agrandir et la copier.

Maintenant, laissez-vous entraîner à travers des images vers ce monde.





Bienvenue sur mon blog !


Peut-être pour débuter un petit rappel sur Reykjavik, la "baie des fumées", et son environnement 

 HARPA, le Concert Hall achevé en 2011, réalisé par l'architecte Olafur Eliasson. A droite, photographié sous le soleil en août 2011 !

Le Parlement

 
 Quelques maisons

Le geyser sans cathédrale

          


La cathédrale geyser
            





                                    
       



 


L'ancien Parlement, vraisemblablement le plus ancien d'Europe (vers 930 de notre ère), est situé à Thingvellir sur une faille séparant les plaques telluriques américaine et eurasienne. C'est le seul endroit au monde où cette séparation affleure au-delà de la surface des océans. C'est à cela que l'on doit l'apparition de l'île il n'y a que quelque 20 millions d'années et le fait qu'elle soit le terrain de nombreux volcans divisés en deux grandes familles: ceux qui se forment par le refroidissement de la lave qui comble au fur et à mesure le vide laissé entre les plaques, qui s'éloignent d'environ 2 cm par an; la seconde famille est celle de jaillissements de lave et de cendres dus au magma très chaud soumis à de fortes pressions.



Caldera et orgues de basalte 
L'Islande ne compte pas loin de 200 volcans dont une trentaine sont ou ont été récemment actifs. Cette activité est à l'origine des nombreux jaillissements de vapeur et d'eau chaude, dont notamment les geysers que nous évoquerons plus loin. Cette activité est largement utilisée pour la production d'énergie dont le chauffage, y compris de certaines artères et trottoirs des cités. Elle a rendu le coût de l'électricité si faible qu'une usine de production d'aluminium par électrolyse a été construite au sud de Reykjavik.

En quittant le site on s'approche du lac de Thinvallavatn qui abrite trois espèces de poissons d'eau douce: la truite saumonée, l'omble de l'Arctique et l'épinoche.

Le terme "geyser" provient de Geysir, le nom d'un geyser aujourd'hui tari, nom issu de l'islandais "gjosa", jaillir. Le geyser aujourd'hui le plus populaire est le Strokkur, ici photographié en mode rafale à raison d'environ 7 images par seconde !
En passant, on peut admirer les petits chevaux islandais, dont une origine probable les ferait venir des plaines mongoles, rapportés par les vikings.
 

Le troisième joyau du "Cercle d'or" est bien sûr le site de Gullfoss, les chutes d'or, d'une largeur de 70 m avec une hauteur d'environ 32 m; il faut dire que notre voyage cette année n'a pas brillé par un temps bien ensoleillé, raison pour laquelle je joins une photo prise lors de notre précédent voyage de 2011, car le nom de "chutes d'or" provient de l'arc-en-ciel que l'on peut (difficilement) y distinguer:









L'île de Heimaey, est la seule île habitée de l'archipel Westmann. Elle comporte deux volcans, dont l'Eldfell qui, en 1973, a obligé les 5000 habitants à se réfugier en mer sur des bateaux de pêche alors qu'une gigantesque coulée de lave ravageait la ville.








Il n'y a pratiquement pas de forêts en Islande, mis à part quelques bosquets


Sur la route on peut admirer ces habitations reconstituées à l'ancienne, recouvertes de terre et d'herbe.

Les côtes de l'île sont habitées par une multitude d'oiseaux migrateurs faisant étape et trouvant refuge dans les roches tourmentées. Le roi de l'océan est naturellement le "fou de bassan", l'un des plus grands oiseaux de mer de l'hémisphère nord, mesurant jusqu'à 1 m et une envergure pouvant atteindre 1,80 m.




 L'oiseau repère des bancs de poissons et plonge à une vitesse pouvant atteindre 100 km/h. Il adopte un profil hydrodynamique typique dont les concepteurs du concorde se seraient inspirés ! Il plonge ainsi à des profondeurs de plusieurs mètres et consomme ses proies encore en état d'immersion. Il ressort donc de l'eau sans proie visible, ce qui lui a valu la qualification de "fou" !

     
En été, ils forment d'énormes colonies

Le lendemain nous trouve à Grundarfjordur, petit village de la côte nord de la péninsule de Snaefellsnes et proche du volcan éponyme, dont nous ne verrons pas le sommet couvert de neige en raison d'un épais brouillard. C'est ce volcan qui a inspiré à Jules Verne son "Voyage au centre de la terre".



Puis, nous passons à proximité de nouvelles falaises qui sont autant de refuges pour les oiseaux, omniprésents en Islande.
 
Une petite église en bois s'apprête à accueillir un mariage.









C'est le 17 juillet que nous visitons l'île de Grimsey, autre paradis des oiseaux, et en particulier celui que nous prendrons comme fétiche de la croisière, le clown des mers, éternel contemplateur avec son regard attentif et un peu étonné, le macareux. Festival entre amis:
 

une nombreuse famille

le chef d'orchestre
  les trois commères curieuses


 les petits goinfres !










 Il n'y a du reste pas que les clowns:



 et l'on repart

Le départ pour Akureyri, la deuxième plus grande ville d'Islande après l'agglomération de Reykjavik. Une rapide visite nous permet d'étranges rencontres:


Ceci étant, savez-vous que les islandais, du moins certains d'entre eux, et pas seulement une petite minorité, croient en l'existence des trolls ? A tel point qu'un gros rocher, refuge avéré de trolls, fut déplacé avec précaution pour permettre le passage d'une route !

Les chutes d'eau sont légion en Islande, à tel point que le plus grand nombre n'ont pas de nom. Mais celle appelée "Godafoss", la "chute des dieux", est grandiose.
 
Ensuite vient le paradis, ou l'enfer, au choix.

Au pied des monts Namarjall est situé un champ énorme de phénomènes géothermiques surprenants. Cette terre gorgée d'eau, de vapeur, de boue et de soufre respire sans cesse à de hautes températures, certaines zones dépassant les 200°C au sol. Il faut s'y aventurer naturellement avec prudence, mais le spectacle est si saisissant que je veux vous le faire partager en détail:


 





Mais regardez bien celle-ci: au milieu à droite de l'image:

 j'agrandis ce détail non, vous ne rêvez pas. Sur ce milieu hostile pousse une végétation, certes rare, mais quand même présente. C'est ça, la vie...
Plus loin, d'autres coulées de lave ont laissé des formes bizarres dans lesquelles les islandais reconnaissent volontiers des trolls:

dont certains bavardent encore:

Un autre haut lieu de ponte pour les oiseaux migrateurs est la petite île de Vigur, habitée par une seule et même famille depuis la fin du 19ème siècle. L'île est entre autres le paradis des eiders à duvet et des sternes arctiques. En cette période d'éclosion des œufs à même le sol, il est recommandé de tenir un bâton au-dessus de sa tête pour éviter une douloureuse "prise de bec" au sens propre ! Rassurez-vous, le bâton n'est en rien destiné à frapper ces oiseaux qui ont pour habitude de piquer de leur bec le point le plus élevé de l'intrus. En l’occurrence le sommet du bâton !


De loin nous avons aperçu des cétacés, mais malheureusement difficilement reconnaissables. Aussi je joins ici une photographie de 2011 en souvenir:

Vous avez été cloués au sol mi-mars 2010 alors que vous vouliez justement prendre l'avion... vous vous en souvenez ? Le volcan Eyjafjöll situé sous le glacier Eyjafjallajokull recouvrait une partie de l'hémisphère nord d'un nuage de cendres empêchant tout vol civil ou militaire. La cendre au sol ici atteignait parfois une dizaine de centimètres et a mis à mal une ferme (une des rares fermes d'Islande !) située à son pied. Aujourd'hui la vie a repris le dessus et la ferme prospère:
Bien sûr, comme durant la majeur partie du voyage, les nuages nous cachent l'horizon; c'est à peine si l'on peut distinguer le glacier sur la gauche 
 

Et avant de se quitter encore quelques images de cette nature si attachante
 


Mais vous me connaissez, j'aurais de la peine à vous quitter sans un petit rappel: le peuple islandais compte parmi les meilleurs contributeurs "per capita" de l'UNICEF dans le monde, avec 15,15 $ en 2013 juste après la Norvège (50,50 $), la Suède (30,61 $) et le Luxembourg (22,49 $) alors que la France (1,39 $) se situe en 20ème position. Mes amis, on a encore du boulot ! (UNICEF Annual Report 2013, page 42)
Au revoir l'Islande, à bientôt j'espère !
sources web:

http://www.islande.com/
http://www.bibliomonde.com/carnet/islande-decouvrir-pays-8.html
http://nezumi.dumousseau.free.fr/voyage2.htm
http://www.islandenpoche.net/geologie.html
http://www.geologie-alsace.fr/images/dossiers/Article_Islande.pdf
http://www.voyage-islande.fr/
http://www.regeafaitunbeauvoyage.fr/geologie.html
http://www.routard.com/guide/islande/1476/geographie_et_climat.htm
http://blog.islande-info.com/?page_id=55
http://www.oiseaux.net/oiseaux/islande.html
http://www.ponant.com/
http://www.unicef.org/publications/files/UNICEF_Annual_Report_2013_web_2_June_2014.pdf


Le matériel photographique est toujours le même: Pentax K5, objectif SMCPentaxDA* 16-50 et SIGMA DG 120-400 APOHSM, ainsi que SAMSUNG F1.8 objectif Schneider-Kreuznach 52-156 I:1.8-2.4. Légères retouches Lightroom 64 bit 4.4 et Photoshop Elements 11. Les touristes que j'ai fait disparaître voudront bien accepter toutes mes excuses ! Je certifie bien sûr être l'auteur de chacune des photographies présentées ici (hormis la carte d'Islande au début).  Ces photographies ne font pas l'objet d'un copyright, elles peuvent donc être copiées à titre d'usage strictement privé. Tout autre parution exigeant d'en citer la source. En cliquant sur une photographie, vous l'agrandissez et vous pouvez la copier.

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